Cette incursion, survenue à 3h du matin, jeudi, a causé des pertes humaines considérables et de nombreux blessés parmi la population civile. En réponse, le Premier ministre, Dr. Garry Conille, a exprimé au nom de son gouvernement, sa plus vive indignation et a fermement condamné cet acte barbare.
Cette nouvelle tragédie vient s’ajouter à la longue liste des violences subies par les civils innocents dans la région de l’Artibonite, déjà en proie à l'insécurité grandissante. Face à cette crise, le gouvernement a pris des mesures immédiates pour renforcer les capacités de l’hôpital Saint-Nicolas de Saint-Marc, où de nombreux blessés sont actuellement soignés. Des équipes médicales et des ressources logistiques supplémentaires ont été déployées pour assurer une prise en charge rapide et efficace des victimes de cette attaque.
La réponse sécuritaire ne s’est pas fait attendre. La Police Nationale d’Haïti (PNH), appuyée par l’Unité Temporaire Anti-Gangs (UTAG), a intensifié les opérations de traque des membres du gang "Gran Grif" actifs dans l'Artibonite. Des agents ont été dépêchés en renfort depuis Port-au-Prince, avec l’appui de la Mission Multinationale de Sécurité (MSS), pour reprendre le contrôle de la situation. Des unités spécialisées ont également été transportées par hélicoptère afin d’appuyer les opérations en cours sur le terrain.
Le Premier Ministre Conille a tenu à rassurer la population en affirmant que le gouvernement est résolument engagé à restaurer la sécurité sur l’ensemble du territoire. Il a réitéré que les criminels responsables de cette attaque abominable seront traqués sans relâche et traduits en justice. Par ailleurs, il a fait appel à l’unité nationale et à la solidarité envers les concitoyens touchés par cette vague de violence.
En attendant que les forces de l’ordre reprennent le contrôle total de la situation, le gouvernement envisage également de rouvrir la route nationale #1, un axe stratégique bloqué depuis plusieurs mois en raison de l'insécurité. Cela permettrait non seulement d’améliorer la circulation des biens et des personnes, mais aussi de renforcer les interventions humanitaires et sécuritaires dans la région de l’Artibonite.
Dans un message poignant, Bocchit Edmond, ancien ministre des Affaires étrangères d'Haïti, a réagi vivement à l’attaque de Pont Sondé. Il a exprimé son désarroi face à la répétition de tels massacres dans le pays, en soulignant que cette violence aveugle qui continue de faucher des vies innocentes est insupportable. Il a lancé un appel désespéré à la communauté internationale, demandant un soutien urgent et concret pour aider Haïti à surmonter cette crise sécuritaire.
« Une fois de plus, mes concitoyens sont exécutés de sang froid par des gangs armés féroces. Le dernier carnage dans l'Artibonite est un nouvel épisode tragique de l'effondrement de notre sécurité. Où sont nos amis quand nous en avons le plus besoin ? Haïti crie à l'aide et le moment d'agir est maintenant », a-t-il déclaré.
Son appel met en lumière l’isolement perçu du pays face à une crise qui, sans soutien extérieur, risque de s’aggraver. Il rejoint les efforts du Premier Ministre pour sensibiliser la communauté internationale à l’urgence d’une intervention coordonnée pour rétablir l'ordre et la sécurité en Haïti.
Yves Paul LEANDRE
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