Haïti-Insécurité-Violence : Dans les camps de fortune, les déplacés entre l’enfer et résistance désespérée
- allalematin
- 16 juin
- 3 min de lecture

Par Alix LAROCHE
Suivant les dernières statistiques communiquées par des organismes internationaux et nationaux notamment l’Organisation internationale pour la migration (OIM) concernant les personnes déplacées internes pour cause de violence armée en Haïti, sont chiffrées aujourd’hui à plus d’un million dans les camps de fortune. Ce sont des personnes, particulièrement des enfants qui vivent pis que l’enfer le jour comme la nuit dans ces camps, où la vie meurtrie semblerait conjuguée au passé sur le visage de ces hommes, femmes, jeunes et enfants dans ces espaces de refuge, pour échapper à la terreur et aux balles meurtrières des bandits armés, constate Haiti Press Network.
Il n’est un secret pour personne que c’est la violence des gangs armés qui a forcé ces personnes à fuir leur domicile au cours des derniers mois dans plusieurs endroits de la région métropolitaine de Port-au-Prince, du Bas-Artibonite et tout récemment au Bas-Plateau central, particulièrement à Saut-d’Eau et à Mirebalais.
Pour la région métropolitaine de Port-au-Prince, si bon nombre de déplacés se sont rendus difficilement en province, particulièrement dans le Sud d’Haïti, la situation reste néanmoins précaire et imprévisible pour les personnes déplacées, qui vivent encore à la capitale chez des proches et souvent dans des camps surpeuplés, privées, observons-nous, d’un minimum de conditions d’hygiène, mais surtout des services de base.
« Je suis lasse. Mais je suis encore là. Je n’attends que ma mort prochaine. Car la vie que je mène ici dans ce camps infesté de malpropretés depuis déjà plusieurs mois, ne me laisse pas le choix de penser autrement », nous a soufflé Sylvia, une dame dans la soixantaine qui prend refuge dans un camp à Port-au-Prince.
La réalité dans les camps de réfugiés reste une préoccupation majeure. La vie semble être en voyage de façon permanente pour des centaines de milliers de gens qui pataugent dans la boue, la promiscuité totale et des conditions d’hygiène non réunies dans les camps de fortune. La saison pluvieuse fait peur. La lamentation de Sylvia n’est que l’écho de tant d’autres personnes qui vivent la même situation quasiment sans espoir d’y sortir dans un temps précis.
Vers une amélioration des conditions de vie dans ces camps !
Par ailleurs, le gouvernement, suite à une réunion tenue, le vendredi 13 juin courant, à la Villa d’Accueille avec plusieurs responsables de camp, s’est engagé à travailler en urgence pour fournir aux personnes déplacées les abris les plus adaptés pendant la saison des ouragans ; poursuivre la distribution de nourriture et de kits d’hygiène ; créer davantage de restaurants communautaires ; et mettre en œuvre des programmes de scolarisation pour les enfants et les jeunes dans les centres, a appris HPN.
Des mesures qui resteront provisoires. Cependant, une commission sera rapidement créée pour assurer le suivi et la mise en œuvre de toutes les décisions prises au cours de cette réunion. Le Conseil présidentiel de transition (CPT) de son côté, renouvelle son engagement à mettre fin à l’insécurité dans les meilleurs délais. Ce, avance le CPT, pour permettre à chaque citoyen de regagner sa demeure et de vivre dans la paix et la tranquillité.
Les efforts visant à restaurer la stabilité et la sécurité dans le pays se poursuivent, parallèlement à l’aide humanitaire destinée à soulager les souffrances immédiates des personnes affectées par la violence des gangs. Cependant, face à la durée interminable de ces efforts presque sans issue, la patience des uns contraste avec l’impatience des autres, créant ainsi de l’incertitude dans des esprits dubitatifs.
Alix Laroche/HPN
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