Haïti-Insécurité : valse de réactions après l’incendie de Radio Télé Caraïbes et le vandalisme de Mélodie FM
- troforteddy
- 13 mars
- 2 min de lecture

Les médias haïtiens sous le feu des bandits armés
Les médias haïtiens sont devenus la cible privilégiée des bandits armés. Après l’incendie criminel qui a ravagé les locaux de Radio Télévision Caraïbes (RTVC) dans la nuit du 12 au 13 mars 2025, et le vandalisme subi par Radio Mélodie FM, la communauté journalistique et la société civile s’indignent face à cette escalade de violence.
Un contexte alarmant
Il y a un an, Le Nouvelliste, doyen de la presse haïtienne, perdait son local et ses presses dans un incendie. La Direction des Presses nationales d’Haïti voyait également ses équipements partir en fumée, tandis que la Bibliothèque nationale d’Haïti était saccagée et pillée. Aujourd’hui, c’est au tour de RTVC, située à la rue Chavannes, d’être réduite en cendres par des bandes criminelles de la coalition Viv Ansanm.
Radio Mélodie FM, voisine de RTVC et située à la rue Capois, au bar de l’Ère, a également été vandalisée par des individus armés. Selon un employé, les assaillants ont brisé plusieurs vitres, endommagé des portes et saccagé la façade principale de la station avant de commettre leur forfait.
Réactions politiques et institutionnelles
Le Dr Emmanuel Ménard, chef du Parti Louverturien Réformiste, a exprimé son indignation sur les réseaux sociaux. Pour lui, l’incendie du bâtiment de RTVC et le pillage de ses archives annoncent des jours sombres pour Haïti. « La société est tétanisée. À qui le prochain tour ? », s’interroge-t-il, tout en critiquant l’impuissance des autorités en place.
André Michel, quant à lui, qualifie cet acte de terroriste, menaçant directement la liberté d’expression. Il souligne le courage des journalistes et des médias qui refusent de pactiser avec les criminels.
Condamnations et appels à l’action
L’Association nationale des médias haïtiens (ANMH) a fermement condamné ces actes de violence. Elle appelle les autorités à rétablir l’ordre pour que la population, les institutions et tous ceux qui ont choisi de vivre en Haïti puissent vaquer à leurs occupations sans crainte.
De son côté, SOS Journalistes dénonce un message d’intimidation qui trouve sa source dans l’impunité généralisée, voire officialisée, et dans l’irresponsabilité des autorités. L’organisation s’interroge : « Haïti a-t-elle été officiellement placée sous le règne des bandits armés ? » Elle rappelle que des zones abritant des institutions clés – le Palais national, le Palais de justice, le Parlement, la Cour de cassation – ont été abandonnées aux gangs armés.
L’Association des journalistes haïtiens (AJH) qualifie l’incendie de RTVC d’acte barbare et criminel, une atteinte grave à la liberté de la presse, à la liberté d’expression et à la démocratie en Haïti.
Une société en quête de réponses
Alors que les médias continuent de subir des attaques répétées, la question de la sécurité et de la protection des institutions démocratiques reste sans réponse. Les autorités, accusées d’indifférence, doivent faire face à une pression croissante pour garantir un climat de paix et de sécurité dans le pays.
YPL-HPN
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