Médecins Sans Frontières (MSF) condamne fermement la mort de plusieurs patients, exécutés après que l’ambulance MSF qui les transportait a été arrêtée par des membres d’une brigade de vigilance et des agents des forces de l’ordre.
Le 11 novembre 2024, une ambulance de MSF, transportant trois jeunes blessés par balle, a été stoppée à une centaine de mètres de l’hôpital MSF de Drouillard par la police haïtienne, qui a exigé le transfert vers un hôpital public de Port-au-Prince. Après une tentative d’arrestation et des tirs de sommation, la police a escorté l’ambulance jusqu’à l’hôpital La Paix. Sur place, des forces de l’ordre et des membres d’un groupe d’autodéfense ont encerclé l’ambulance, percé les pneus, et utilisé des gaz lacrymogènes pour contraindre le personnel MSF à quitter le véhicule. Les blessés ont ensuite été emmenés un peu plus loin, hors de l’enceinte de l’hôpital, où au moins deux d’entre eux ont été abattus.
Le personnel de MSF présent dans l’ambulance a été violemment pris à partie : insulté, gazé, menacé de mort et retenu contre sa volonté pendant plus de quatre heures, avant d’être autorisé à quitter les lieux. L’ambulance, endommagée et immobilisée, a dû être abandonnée, et l’équipe a été évacuée dans un second véhicule.
« Cet acte est d’une violence inouïe, à la fois pour les patients et pour le personnel médical, dénonce MSF dans un communiqué de presse, et remet sérieusement en question notre capacité à délivrer des soins essentiels à une population qui en a un besoin criant », déclare Christophe Garnier, chef de mission de MSF. « Nos équipes et nos patients ont besoin d’un minimum de sécurité pour pouvoir continuer à assurer la prise en charge médicale. »
MSF, organisation humanitaire au service de la population haïtienne, répond aux besoins médicaux en santé primaire, en traumatologie, en santé maternelle et infantile, ainsi que dans la prise en charge des violences sexuelles. Elle appelle les autorités et toutes les parties impliquées à respecter le droit d'accès aux soins médicaux, sans discrimination ni entrave, et à garantir la sécurité des patients ainsi que la protection du personnel médical et des infrastructures de soins face aux violences croissantes.
YPL - HPN
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