Par Alix LAROCHE
Rien n’est toujours pas clair dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Trois jours après des offensives annoncées et lancées par les groupes armés illégaux, la capitale est encore sombre. Les bandits sans foi ni loi continuent de tuer, blesser, piller, brûler et kidnapper des gens à visière levée pour exiger des rançons exorbitantes, constate Haiti Press Network.
Ce mercredi 13 novembre 2024, la capitale haïtienne se réveille encore pour sa troisième journée consécutive sous un air de tension et de paralysie des activités quotidiennes. Dans plusieurs zones de la région métropolitaine, le commerce informel tout comme celui soit disant formel, fonctionnent au ralenti. Dans certains quartiers où les détonations de gros calibres ont retenti le plus lundi et mardi, les activités sont carrément au point mort, a-t-on observé.
La panique est totale dans des endroits comme : Vivy-Mitchell, un quartier résidentiel de la commune de Pétion-Ville, Bas-Delmas, Tabarre, zone de l’aéroport, Maïs-Gâté, centre-ville de Port-au-Prince pour ne citer que ces contrées. Les chiffres des personnes tuées et/ou blaissées par balles augmentent d’heure en heure.
À Pétion-Ville où les activités fonctionnent à minima dans la boue, des flaques d’eau puante et des montagnes de fatras en décomposition, seuls quelques rares élèves sont remarqués à travers les rues de cette commune, ce mercredi matin.
De nombreux établissements scolaires publics et privés ont gardé leurs portes fermées. Plusieurs entreprises commerciales ont gardé également leur rideau de fer baissé. Très peu de véhicules privés sont remarqués dans les rues de Pétion-Ville, où la police n’est pas présente dans divers coins. Le transport public ne fonctionne pas non plus comme à l’accoutumée.
Quant au transport aérien, n’en parlons pas. Plusieurs compagnies aériennes décident de suspendre, pour une seconde fois, au cours de l’année 2024, leurs vols locaux et internationaux depuis et vers Port-au-Prince, suite à l’attaque subie par un avion de la compagnie Spirit touché par plusieurs balles lundi, alors que l’appareil s’apprêtait à atterrir sur la piste de l’aéroport Toussaint Louverture.
Les chauffeurs de tap-tap, eux aussi, généralement très en vue, font preuve de prudence, face à l’assaut des bandits armés qui continuent en toute impunité, de semer le deuil dans la société et de troubler l’ordre public sous les regards impuissants des autorités constituées.
Le défi demeure pour le Conseil présidentiel de transition (CPT) et le gouvernement qui restent pourtant ahuris devant la force de frappe des bandits qui règnent en vrais chefs de la nation.
Alix Laroche/HPN
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