
En Haïti, la situation alimentaire précaire pousse les jeunes vers les gangs armés, révèle une enquête de Save the Children. Des enfants et des adolescents, confrontés à la famine, se retrouvent pris au piège de la violence et de l'anarchie, où la quête désespérée de nourriture les expose à des dangers mortels.
Selon Save the Children, le nombre croissant de mineurs rejoignant les gangs témoigne de l'urgence d'intervenir face à la spirale de misère alimentaire et de catastrophes climatiques dévastatrices qui frappent le pays. Jules Roberto, conseiller en alimentation et moyens de subsistance de l'ONG en Haïti, souligne que les enfants non accompagnés sont particulièrement vulnérables : "Un ventre affamé n’a pas d’oreilles : il ira là où il peut trouver de la nourriture, même au prix de la violence."
Dans un communiqué publié récemment, dont HPN a pris connaissance, l'Organisation met en lumière la réalité brutale de familles luttant pour se nourrir, certaines mères célibataires envisagent même le travail du sexe pour subvenir aux besoins de leurs enfants. Roberto prévient que sans un soutien continu aux camps de déplacés, les gangs auront tout loisir de recruter parmi les enfants les plus vulnérables.
La violence liée aux gangs et aux groupes armés a explosé de plus de 140 % cette année, révèle une analyse de Save the Children basée sur les données ACLED. Sur les 82 enfants et adolescents tués ou blessés, près de la moitié ont été victimes de balles lors d'attaques ou d'affrontements entre gangs et forces de l'ordre.
L'ONU estime que 30 à 50 % des membres des groupes armés en Haïti sont des mineurs, souvent enrôlés de force. Cette situation souligne l'urgence d'actions concertées pour répondre à la crise alimentaire et protéger la jeunesse haïtienne des pièges de la violence et de la désespoir.Il est à noter que Save the Children travaille en Haïti depuis 1978, dans les communautés urbaines et rurales.
Yves Paul LEANDRE
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