Comme des canards sauvages, des gens se bousculent littéralement pour passer une barrière métallique donnant l’accès aux locaux du Gymnasium Vincent. Cet espace utilisé depuis quelques jours par le Service haïtien de l’Immigration et de l’Émigration pour décongestionner la Direction centrale située à Lalue et d'autres succursales, dépassées par la densité de personnes qui, chaque jour, viennent demander un passeport, a constaté Haiti Press Network.
Ce sont des hommes et des femmes qui sont à la recherche quotidiennement de ce document de voyage. Cependant, constatons-nous, si les responsables n’adoptent pas le plus vite possible les mesures qui s’imposent pour réduire le risque d’un accident, des milliers de gens peuvent être asphyxiés à n’importe quel moment. Les gens s'entretuent dans cet espace pour tenter d’avoir ce précieux document. Ils sont prêts à pour trouver un passeport, symbole de délivrance pour une nouvelle aventure en terre américaine.
Grognes, bousculades, colère, amertumes, animosité, angoisse, frustration, humiliation, propos ronflants et obscènes, ce sont en effet ces mots qui résument l’atmosphère qui règne entre les demandeurs de passeport et des agents préposés à la sécurité de l’établissement.
« Que l’on veuille ou non je quitterai ce pays de toute façon. J’en ai marre. Les gens qui évoluent en Haïti ne me donnent pas le goût de vivre dans ce pays. Je veux faire cette expérience de mauvaise condition de vie dans un autre pays », a déclaré une dame dans la trentaine venue renouveler, sans succès, son passeport.
Le programme d’accueil d’immigrants haïtiens pour une période de deux ans, lancé par les États-Unis d’Amérique, particulièrement l’Administration du président Joe Biden, semble rendre davantage fous, des compatriotes rêveurs de ce pays qui offre pourtant une apparence de bien-être, mais considéré par plus d’un, comme l’Eldorado de la terre.
Les bousculades portant des gens à en venir même aux mains par moment devant les bureaux d’émission de document, prouvent encore aujourd’hui à quel point l’Haïtien a horreur de sa terre natale, à cause de la mauvaise gouvernance du pays.
Un fait qui montre clairement que l’envie de quitter Haïti par tous les moyens, est de plus en plus manifeste chez les Haïtiens et les Haïtiennes, notamment ceux et celles qui vivent dans des conditions socio-économiques modestes.
Des conditions de vie précaires, aggravées malheureusement, par un climat d’insécurité installé depuis des lustres dans le pays, par des gangs armés qui font la loi même à ceux qui prétendent être au pouvoir pour diriger.
Alix Laroche
HPN
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