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Haïti : Pétion-Ville, entre fatras suffocants et une explosion démographique



Par Alix LAROCHE


Si l’on ne veut pas s’exposer à des tonnes de montagnes de fatras en décomposition qui dégagent des odeurs nauséabondes suivant la direction du vent, mais aussi un essaim de personnes entravant la circulation, tels des abeilles en survol, il faut éviter de fréquenter certains endroits dans la commune de Pétion-Ville, dotée pourtant d’un Conseil municipal qui perçoit des taxes sur les contribuables, constate tristement Haiti Press Network.

 

Évidemment, les problèmes liés à la violence des gangs armés, aggravant le climat de l’insécurité, poussant ainsi le dos de beaucoup de gens qui fonctionnaient jadis au centre-ville de Port-au-Prince, à prendre la direction de Pétion-Ville pour continuer de chatouiller la vie. Mais leur présence visant à trouver ce sourire qui ne vient pas toujours, a accentué la situation de précarité environnementale de la commune qui devient tristement un vrai site de déchets, a observé l’Agence.

 

En quête quotidienne de survie, les débrouillards qui tentent de joindre les deux bouts de la chaîne pour faire face à leurs problèmes récurrents dans un contexte socioéconomique des plus difficiles, transforment, sous les regards impuissants et nonchalants des autorités qui sembleraient inexistants, certaines rues en de véritables marchés publics.

 

Une réalité qui laisse plutôt déduire que la commune est sur le point d’être asphyxiée. Débrouillards et leurs bataclans occupant de façon anarchique diverses rues de la commune de Pétion-Ville, mais également des tonnes d’immondices qu’ils produisent au quotidien, constituent autant d’obstacles à un environnement imaginable plutôt sein et vivable.

 



Il n’est pas du tout facile de circuler librement à pied ou en voiture dans ces rues transformées en marchés publics dans cette commune. En cette période pluvieuse, la situation devient plutôt pire. On dirait un lieu empoisonné où le risque d’être asphyxié par l’odeur infecte des piles de fatras exposés comme de véritables bulles au soleil, est plus qu’une évidence.

 

« C’est cauchemardesque ça. Que des rues sales ! Que des mouches qui voltigent partout dans ces rues crasseuses ! C’est dégueulasse ! Où crèche l’État ? Où sont passés les responsables municipaux ? Comment peut-on laisser une population vivre dans une situation infrahumaine pareille ? Ce n’est pas possible. C’est inimaginable », se lamente une dame qui semblerait tomber du ciel.

 

L’occupation anarchique des rues par des dizaines de milliers de débrouillards fait de la circulation piétonne et automobile un vrai cauchemar, à cause des embouteillages monstrueux par-ci et par-là. Se comportant en résignés comme des porcs qui ne vivent que dans la boue et au milieu des déchets, les marchandes et les marchands qui s’installent, sans aucune gêne, aux alentours des piles de détritus, ressemblent étrangement à deux mauvais objets qui se mêlent, s’entremêlent et se confondent comme deux gouttes d’eau.

 



Chassés de leurs activités qui deviennent carrément impossibles au centre-ville, à cause du climat de l’insécurité et de la terreur instauré par les gangs armés, les débrouillards qui envahissent illico la commune de Pétion-Ville, sont de plus en plus nombreux de jour en jour. Ils offrent toutes sortes de marchandises. Fonctionnant, a-t-on appris, par relève pour certains, ils se sont installés debout, à même le sol, sur les trottoirs préalablement destinés à la circulation piétonne, mais également sur la chaussée réservée aux véhicules.

 

Ce constat angoissant qui nécessite une réponse d’assainissement urgente, porte de nombreux citoyens à questionner l’importance des autorités municipales, face à leur responsabilité dans la commune de Pétion-Ville, aujourd’hui comparable, pour certains endroits, notamment la rue Panaméricaine, à ce qui était autrefois, la Croix-des-Bossales de Port-au-Prince.

 

Alix Laroche/HPN      

   

 

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