Ce lundi 3 octobre 2022, suivant le calendrier scolaire modifié, les enfants doivent reprendre officiellement le chemin de l’école. Puisqu’aucune nouvelle communication n’a été faite par le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP), malgré le chaos qui règne en Haïti, il faut croire que cette date est toujours maintenue. Dans la tête du titulaire du MENFP, Nesmy Manigat, tout est peut-être sous contrôle. Même si, dans les rues de Port-au-Prince et des grandes villes du pays, l’autorité de l’évidence affirme le contraire.
Aujourd’hui plus qu’hier, Haïti ressemble à un pays en guerre, où tout ou presque est paralysé, où tout invite à la désolation, à la fermeture des portes, au pessimisme incurable. A s’y méprendre, les portes des écoles devraient rester fermées ce lundi 3 octobre 2022 parce que, contrairement à ce que le Gouvernement tente de faire croire, rien n’est sous contrôle ! Toutes les réalités échappent à l’équipe d’Ariel Henry. De la sécurité du pays, en passant par la disponibilité du carburant, la variation des prix des produits de première nécessité, le prix du loyer, pour aboutir jusqu’au simple coût d’une année scolaire, le neurochirurgien de 72 ans et ses ouailles n’ont d’autorité sur rien, ne contrôlent rien. N’évoquons même pas les grands dossiers, tels Aménagement du territoire, Contrôle fiscal, Réforme constitutionnelle.
Par quels moyens les enfants iront-ils à l’école ? A cheval ou à bicyclette ? Ceux dont les parents ont de l’argent, iront-ils peut-être en jet privé ? La question se pose et s’impose, puisqu’à l’heure qu’il est, soit à moins d’une semaine de la rentrée officielle des classes, le carburant n’est toujours pas disponible dans les pompes. Les réservoirs des véhicules sont vides. Un écolier qui habite à Pétion-Ville et dont l’établissement scolaire se trouve à Port-au-Prince, combien paiera-t-il pour s’y rendre quand on sait que le chauffeur de tap-tap ou de taxi-moto a déjà lui-même payé au prix fort le gallon de la gazoline ? Quid des Ecoles vandalisées et pillées dans certaines villes de province, dont Gonaïves ? Ces établissements scolaires, victimes de la fureur populaire, dans quelles conditions rouvriront-ils leurs portes ?
Le Gouvernement d’Ariel Henry peut se mentir et tenter de nous mentir autant qu’il veut, mais la vérité de notre quotidien ne porte pas de masque. Elle est ce qu’elle est : cruelle. Tout compte fait, si cette Haïti où le taux d’inflation est à plus de 30%, le chômage très élevé, l’insécurité généralisée, les pouvoirs parlementaires et judiciaires dysfonctionnels, est celle qui est inscrite dans l’Agenda de l’actuelle équipe gouvernementale, tout est véritablement globalement sous contrôle. Donc, peu importe le prix, dans n’importe quelle condition, sous le règne du Roi Henry, les enfants doivent se rendre à l’école. Quel gâchis !
GeorGes E. Allen
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