Haïti-Economie : HOPE/HELP écartée par le congrès américain, il fallait s’y attendre !

La situation sécuritaire dans laquelle Haïti se trouve embourbée depuis plusieurs années n’a pas permis au congrès américain de renouveler la loi HOPE/HELP qui permet la création de plusieurs milliers d’emplois dans le secteur textile. La situation économique du Pays déjà dégradante vient de prendre un sérieux coup avec le non renouvellement de cette Loi. Certainement, le pire est à venir dans la perspective d’une délocalisation de certaines entreprises dans les parcs industriels notamment dans la commune de Caracol et d’autres endroits du pays.

Chaque année, des Lobbyistes font le va et vient au Congrès pour le renouvellement de cette Loi. Cette année les donnes ont changé avec le départ de plusieurs dizaines d’hommes d’affaires du Pays et qui se sont refugiés en République Dominicaine et aux Etats-Unis. Haïti ne semble plus une priorité dans les Caraïbes malgré sa grande densité parmi les populations de cette région des Antilles. Les routes bloquées, les ports et les aéroports fonctionnant à petit feu sont de véritables prétextes pour les américains pour ne pas renouveler la Loi HOPE/HELP.

Haïti est sanctionnée de manière classique. Sans vouloir être un prophète de Malheur et il faut s’attendre à d’autres sanctions de ce type après la demande du Président-Conseiller Leslie Voltaire aux Pays de l’ALBA de venir en aide à Haïti qui vit une situation sécuritaire précaire avec entre autres plus de 6 millions d’Haïtiens qui souffrent de la Faim. Il Faut s’y attendre car depuis 7 ans, le Pays n’a plus de système démocratique fonctionnel. Aucune élection n’a été réalisée, le parlement a disparu ; nous vivons une situation politique exceptionnelle avec une présidence de 9 membres sans compter les scandales de corruption qui gangrènent cette structure.

Il Fallait s’y attendre car les investissements ne peuvent se faire sans des garanties sécuritaires optimales pour les hommes d’affaires. Ce qui n’est pas le cas depuis plusieurs années dans le Pays. Les gangs armés contrôlent plus de 85% de la région métropolitaine de Port-au-Prince et les axes principaux donnant accès aux villes de province restent bloqués. Il faut payer des sommes exorbitantes aux bandits pour faciliter le passage des convois humanitaires ou commerciaux. Dans de telles conditions investir n’est pas une bonne option pour les investisseurs dont le principal objectif est la rente. Comment rentabiliser dans de pareilles conditions ?

L’équation est difficile à résoudre même avec l’arrivée d’un homme d’Affaires à la gestion du pays. Alix Didier Fils-Aimé, chef du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), pourra-t-il résoudre la question sécuritaire avant les élections en 2025 dans le Pays ? Selon les chiffres indiqués par la Commission nationale de désarmement, de démantèlement et de réinsertion (CNDDR), plus de 500 milles armes à feu sont en circulation en Haïti et les groupes armés illégaux fonctionnant dans le pays sont autour d’une centaine. Devant une Police Nationale sous équipée, une force armée mal entretenue sans compter des désertions enregistrées avec le programme humanitaire américain (Biden) au sein de la PNH, la solution au problème sécuritaire ne semble pas être pour demain.

En dépit des efforts déployés par la PNH soutenue par la MMS et les FAD’H ces dernières semaines pour contenir les gangs sur le terrain, cela ne rassure pas les citoyens et encore moins les potentiels investisseurs. Il faudra un peu plus comme la récupération des commissariats et sous-commissariats détruits par les gangs dans plusieurs zones de la région métropolitaine ; le déblocage des principaux axes routiers du pays; le renforcement du système judiciaire décrié ; un programme social intensif dans toutes les zones sensibles en particulier dans les quartiers défavorisés pour réduire l’influence des bandits et dissuader d’autres jeunes à rejoindre ces groupes illégaux. Ce sont les attentes du congres americain et c’est le vœu des citoyens pour cette fête de la Noel et le Nouvel An!

Eddy Trofort

Journaliste HPN

47272491

troforteddy@gmail.com