Haïti : Des manifestants contre l’insécurité chassés à coup de gaz lacrymogène par la police

Alors qu’ils réclamaient un minimum de sécurité dans le quartier de Carrefour Feuilles (P-A-P/Est) où des hommes armés de Gran-Ravin sèment la panique tentant d’envahir la zone, la Police nationale d'Haiti a violemment réprimandé les manifestants qui défilaient dans plusieurs artères de la région métropolitaine. Ces bandits armés ont tenté à plusieurs reprises d'occuper ce quartier stratégique depuis la fin de l’année 2022. La manifestation a été dispersée par les policiers préposés à la sécurité de la résidence officielle du Premier ministre Ariel Henry à Musseau, a constaté Haiti Press Network, ce lundi 7 août 2023.

« Nous n’avons pas besoin d’armes. Nous sommes de la police. Nous ne faisons que réclamer un minimum de sécurité pour notre zone. Justice pour nos sœurs et frères que des bandits ont assassiné et continuent d’assassiner sous les yeux des autorités en place. Nous n’en pouvons plus », ont crié plusieurs des manifestants qui s’en prennent ouvertement au chef du gouvernement qui, selon eux, est de connivence avec les gangs armés.

Animés de colère et de rage, ces manifestants qui plaident pour la reprise du mouvement appelé : « Bwa Kale » contre les bandits, ont créé une situation de panique à l’angle de carrefour Musseau et la route de Bourdon. La circulation a été un peu paralysée par un embouteillage momentané.

Des manifestants ont même tenté de briser quelques véhicules trouvés à leur portée. Ce qui a poussé les forces de l’ordre à agir à coup de gaz lacrymogène contre les protestataires pour essayer de disperser la foule. Pris d’énervement, ces derniers ont réagi en lançant toutes sortes d’objets, y compris des jets de pierre en direction des policiers qui ont également fait usage de tirs en l’air pour dissuader les manifestants.

À noter qu’au cours du week-end, les résidents de plusieurs quartiers de la zone de Carrefour-Feuille ont connu des moments difficiles avec des détonations d’armes automatiques des hommes armés illégaux qui veulent à tout prix avoir le contrôle de cette zone. Bilan : un policier de la 18e promotion a été tué dans le cadre de ce mouvement de banditisme.

Alix Laroche/HPN