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Haïti-Crise : L'ONU demande à tous les pays membres de dépêcher des forces militaires en Haïti




L'Organisation des Nations-Unies a appelé mercredi tous les pays membres ayant la capacité de le faire, de participer en toute urgence à une force militaire internationale pour aider les autorités haïtiennes à rétablir la sécurité et à atténuer la crise humanitaire.


"C'est absolument essentiel pour qu'Haïti revienne à la stabilité institutionnelle et revienne sur la voie de la paix et du développement durable", a déclaré la secrétaire générale adjointe des Nations-Unies, Amina Mohammed, au Conseil de sécurité.


Dans sa présentation aujourd'hui devant le Conseil de sécurité, Mme Mohammed a souligné que malgré le déblocage du principal terminal pétrolier de Port-au-Prince qui avait créé une situation de panique, une intervention internationale est plus que nécessaire.


En ce sens, la représentante spéciale de l'ONU pour Haïti, Mme Helen La Lime, a souligné que l'activité des gangs armés a atteint des niveaux records en novembre, avec au moins 280 homicides, le nombre le plus élevé jamais enregistré en un seul mois. Selon la cheffe du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH), les autorités haïtiennes ont recensé plus de 1200 enlèvements pour exiger des rançons, soit le double du nombre en 2021. Les rapports de viols par des gangs armés se sont multipliés. Ils utilisent la violence sexuelle pour intimider et contrôler des communautés entières, affirme Mme La Lime.


Pour l'instant, l'ONU a exclu l'envoi éventuel d'une nouvelle mission de maintien de la paix dans le pays, où elle avait déployé entre 2004 et 2017 des "casques bleus" censés avoir été à l'origine du déclenchement d'une épidémie de choléra qui a fait environ 10000 morts.


En octobre dernier, le gouvernement haïtien avait officiellement demandé à la communauté internationale d'envoyer une opération militaire pour l'aider à reprendre le contrôle de Port-au-Prince aux mains des gangs armés qui contrôlent des zones importantes de la capitale et de ses environs.


En réponse, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a proposé de mettre en place une "force d'action rapide" composée de soldats d'un ou plusieurs pays, mais le projet ne s'est pas encore concrétisé. Pour le représentant du Canada au Conseil de sécurité des Nations Unies, Bob Rae « rien ne sera fait » sans un plan de sécurité de la Police nationale d'Haïti, du gouvernement haïtien, des forces politiques et de la société civile.


« Les solutions doivent relever du leadership haïtien », a déclaré Bob Rae, l'ambassadeur du Canada aux Nations Unies, lors de son discours mercredi lors de la réunion convoquée pour discuter de la crise sociale et politique d'Haïti.

Quant au représentant des Etats-Unis, il a plus plaidé en faveur du déploiement d’une force internationale en Haïti pour combattre les gangs et épauler la Police nationale d’Haïti. Les américains ont annoncé la poursuite des sanctions contre les gangs et leurs supporteurs.


Bien que plusieurs pays aient exprimé leur volonté d'y participer, personne n'a été trouvé jusqu'à présent pour le diriger. Les États-Unis et le Canada ont fait pression pour des pourparlers sur cette question, mais n'ont jusqu'à présent manifesté aucune intention de diriger l'opération.



YPL/ HPN

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