Après trois semaines du lancement officiel par le Premier ministre Ariel Henry de la rentrée des classes dans le département de la Grand-Anse, les espaces servant pendant déjà longtemps, d’abris provisoires accueillant les élèves des lycées Marie-Jeanne et Cent cinquantenaire (Jeunes filles) à la rue Dr Audin (Port-au-Prince), sont toujours occupés par des déplacés de Carrefou-Feuilles à cause de la dernière poussée de violence des groupes armés de Gran-Ravin dans ce quartier, a constaté Haiti Press Network.
À l’instar de plus d’une vingtaine d’autres établissements scolaires occupés à la capitale pour cette même raison d’après une enquête du ministère de l’Éducation nationale, les élèves de ces écoles publiques, filles des moins nantis de la société, sont toujours dans l’expectative chez-elles.
Ce sont en effet des écoliers et des écolières qui peinent à faire connaissance avec leur nouvelle salle de classe, comme tous ceux et toutes celles qui sont actuellement en train de recevoir du pain de l’instruction dans la République.
Pourtant, en dépit de quelques doutes persistants et des préoccupations pertinentes des membres de la société particulièrement à Port-au-Prince, l’école a repris ses droits et est à sa troisième semaine consécutive de fonctionnement, depuis la rentrée des classes un peu ratée le 11 septembre dernier.
Ces élèves d’écoles publiques surtout, dont leurs établissements ont été pris d’assaut par des victimes de violence à Carrefour-Feuilles, n’ont malheureusement pas encore accès à leur salle de classe. Ils attendent, dans l’angoisse, et peut-être sans succès, un dernier mot des autorités établies, qui ne vient toujours pas concrètement, en dépit des annonces.
Alors que, le calendrier scolaire du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), a déjà fixé le nombre d’heures de cours et de jours de classe à suivre au cours de l’année, tant pour le fondamental que pour le secondaire.
« J’ai envie de retourner à l’école, revoir mes camarades et continuer à me nourrir de connaissances, mais mon école n’est pas encore libérée des déplacés qui sont obligés d’abandonner leur maison à Carrefour-Feuilles pour sauver leur peau et celles de leurs familles. Que l’État décide ce qui doit être fait à cette fin », a déclaré Marie-Bella, qui s’apprête à aborder la classe de philo cette année.
C’est pratiquement le même son de cloche et la même préoccupation pour Fatima interrogée par HPN, le lundi 25 septembre 2023, aux abords des locaux provisoires du lycée Marie-Jeanne, complètement occupés par des déplacés parmi eux, des élèves aussi du secteur public.
Un espace orné dehors comme à l’intérieur, des tas de fatras de toutes sortes, produits par les déplacés eux-mêmes qui donnent, observons-nous, plutôt l’apparence d’avoir trouvé le lieu idéal temporaire pour échapper aux assauts des bandits qui font la loi sans aucune inquiétude et en toute impunité.
« Cela fait déjà trois semaines que j’ai vu des jeunes comme moi en train de défiler dans les rues en uniforme. J’ai bien envie de porter le mien aussi, mais les locaux de mon établissement scolaire sont envahis de gens venus on ne sait d’où. Pourtant, j’ai mon uniforme et mes matériels d’apprentissage. Hélas ! », a balancé tristement la jeune Fatima qui souhaite au moins rejoindre la salle de classe et ses camarades d’ici octobre.
Quant aux déplacés, à voir leur attitude dans ces espaces et à entendre leurs déclarations, il semblerait de toute évidence, qu’ils n’attendent que les mots des responsables de l’État pour pouvoir laisser les locaux des écoles.
Le Premier ministre Ariel Henry, chef du gouvernement en place, a annoncé, à son retour de la 78e Assemblée générale de l’ONU à New-York, en conférence de presse au Salon diplomatique de l’aéroport international Toussaint Louverture, rappelons-le, que la situation sécuritaire s’est nettement améliorée au niveau de Carrefour-Feuilles. Une façon douce pour le PM de dire aux déplacés qui semblent faire fi de cette annonce, qu’ils peuvent retourner tranquillement chez eux.
La question que se pose plus d’un, c’est à quand le dénouement de cette situation qui garde péniblement toujours à la maison, des milliers d’enfants et de jeunes qui ont pourtant droit à l’exercice enseignement/apprentissage comme tant d’autres qui jouissent de ce droit fondamental depuis le lundi 11 septembre en cours.
En quête d’informations relatives à cette situation qui semble dépasser le MENFP, l’Agence de presse en ligne HPN, a tenté en vain de joindre le directeur départemental d’éducation de l’Ouest (DDE-O), Louisseul France Étienne, mais le téléphone de celui-ci a sonné à maintes reprises sans réponse.
Alix Laroche/HPN
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