Le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) avec le soutien de ses partenaires, notamment la Banque interaméricaine de développement (BID), l’Organisation des Nations-unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et le Fonds des Nations-unies pour l’enfance (UNICEF), organise au Karibe hôtel, du lundi 10 au vendredi 14 avril 2023, un atelier de cinq jours sur la transformation du système éducatif à travers une réforme curriculaire.
Cet atelier vise à renforcer les compétences des agents curriculaires du MENFP et des différentes parties impliquées dans la chaîne curriculaire, en matière de diagnostique curriculaire et d’analyse documentaire, afin qu’ils accompagnent la réalisation par le Bureau international de l’éducation UNESCO-BIE du Rapport d’État. Mais aussi qu’ils garantissent l’alignement avec le Cadre d’orientation curriculaire (COC) et la pertinence des documents curriculaires qui seront développés ou révisés au cours du projet.
Entre autres, il est tout aussi bien question de développer une compréhension commune du curriculum, de ses composantes et du processus de transformation curriculaire ; de définir les objectifs de l’étude diagnostique en Haïti et les questions de recherche auxquelles le Rapport d’État devra s’efforcer de répondre.
Cet atelier de travail réunit les membres du Comité technique de pilotage (CTP), de la Commission nationale du curriculum (CNC), de la Commission nationale de la science, la technologie et l’innovation (CoNasTi), du Groupe sectoriel de l’éducation (GSE), du Groupe local de partenariat en éducation en Haïti (GLPE-H), des concepteurs de manuels, des Recteurs et Doyens des facultés des sciences de l’éducation, des représentants de centres et instituts de formation des enseignants.
Une réforme curriculaire, soulignons-le, qui s’inscrit en droite ligne au Plan décennal d’éducation et de formation (2020-2030), constitué de quatre grandes priorités visant à transformer le système éducatif haïtien en profondeur, afin de le rendre plus accessible, plus équitable et plus performant. Mais également dans le souci d’accroitre l’efficacité interne et externe dudit système et d’améliorer la qualité de l’éducation, afin de mieux répondre aux besoins du développement socioéconomique du pays de manière durable et inclusive.
Transformer l’éducation en Haïti à travers une réforme curriculaire ; mener une transformation curriculaire réussie ; intégration du multilinguisme basé sur la langue maternelle en vue d’une transformation curriculaire ; présentation et discussion autour du Cadre d’Orientation Curriculaire sont autant de thèmes à traiter par différents intervenants, avant de passer aux travaux en atelier durant les cinq jours.
Inaugurant les travaux d’ouverture, le titulaire du MENFP qui s’est dit conscient des urgences de l’heure dans le secteur éducatif, particulièrement le problème de l’insécurité qui empêche à certains enfants de se rendre en toute quiétude à l’école dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite, a attiré l’attention sur la nécessité également de mettre l’emphase sur la transformation de l’éducation dans le pays qui, a-t-il ajouté, est l’une des urgences, synonyme de transformation de citoyens et de citoyennes pour une société plus juste et plus équitable.
D’après le ministre Nesmy Manigat qui a adressé ses mots de remerciement à tous les partenaires du MENFP pour leur soutien inconditionnel à la chose éducative en Haïti, cet exercice qui vise une compréhension et une vision commune du curriculum, a cinq dimensions majeures pour le ministère de l’Éducation nationale qui s’accentue vers un curriculum endogène. Il cite avec détails à l’appui, la science, la culture, la géographie, la reconnaissance de nos diplômes sur la scène régionale et internationale, mais aussi l’adéquation du curriculum par rapport aux besoins du pays.
« C’est avec ces cinq dimensions que je vous laisse réfléchir au cours de cette réunion de travail, tout en sachant que le curriculum est pratiquement le squelette qui nous permet de se comprendre l’un l’autre et de mesurer les efforts des parents dans la société pour envoyer leurs enfants à l’école », s’est exprimé le professeur Manigat, avant d’indiquer qu’à partir de l’année prochaine, le créole aura le même score que le français dans les évaluations.
Pour sa part, la représentante de l’UNESCO en Haïti, Mme Tatiana Villegas, dit être convaincue qu’à l’issue des travaux de cet atelier, les bases d’une réflexion solide articulée autour des objectifs des autorités nationales, seront élaborées et permettront d’avancer méthodiquement et surement dans la mise en œuvre de la réforme.
De son côté, Mme Amapola Alama qui donnait lecture de l’allocution de circonstance de M. Yoo Ydo, directeur du Bureau international d’éducation (BIE), a salué la tenue de cet atelier qui a toute son importance dans la démarche vers la réforme curriculaire, de laquelle le BIE, a-t-elle dit, est au cœur des stratégies pour la promotion de curricula endogène, mettant l’emphase sur les compétences du 21e siècle pour la transformation de l’éducation dans un contexte global en pleine mutation.
« À travers le monde, les curricula sont au centre des discussions, car l’éducation ne peut être transformée que si les curricula sont transformés, adaptés au contexte local et global et aussi améliorés », a soutenu Mme Alama.
Intervenant également à distance en levée de rideau, la représentante de la Banque interaméricaine de développement (BID), Mme Marie Evane Tamagnan, a souligné le contexte national ayant conduit le MENFP vers cette réforme curriculaire. Elle a mis en évidence les défis auxquels devrait confronter cette action et a réitéré l’engagement de la BID de continuer à fournir son soutien financier pour la réussite de ce chantier majeur du ministère.
Notons, entre autres, à la journée inaugurale de l’atelier, la présence du directeur général du MENFP, Dr Meniol Jeune, du chef de cabinet du ministre Nesmy Manigat, Dr Jacques Abraham, du directeur général de l’Office national de partenariat en éducation (ONAPE), Dr Hervé Boursiquot, des directeurs techniques du MENFP, dont la directrice du curriculum et de qualité (DCQ), Mme Marjorie Télusma et des coordonnateurs du MENFP.
Texte : Alix Laroche
Photos : Sadrac Théodore
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