Après environ deux mois de la rentrée scolaire de l’année académique 2023-2024, plusieurs écoles publiques et privées de la région métropolitaine de Port-au-Prince, ne peuvent toujours pas fonctionner, à cause de l’occupation de leurs locaux par des déplacés, victimes de violences des gangs de la capitale. Face à ce triste constat, le Collectif des écoles publiques prises en otage (CEPPO), tire la sonnette d’alarme, a constaté Haiti Press Network.
Réagissant sur la situation de ces écoles se trouvant dans l’impossibilité de reprendre du service, depuis environ deux mois, à cause de l’occupation anarchique de leurs sites, le CEPPO regroupant, entre autres, le lycée Marie-Jeanne, le lycée Anténor Firmin, le lycée du Cent-cinquantenaire, le lycée Jean-Jacques et plusieurs écoles nationales, a fait part, ce vendredi 3 novembre 2023, lors d’une conférence de presse, de ses préoccupations et de son inquiétude grandissante pour des milliers d’élèves qui ne peuvent pas encore fréquenter leur salle de classe.
En effet, quelque deux mois de la date fixée préalablement par le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) pour la rentrée des classes 2023-2024, près de 20 000 élèves de ces établissements scolaires, qui ont également droit à l’éducation, n’ont pas encore repris le chemin de l’école, faute de dysfonctionnement de leurs espaces occupés par des réfugiés.
Bertrand Josué, parent d’élèves qui fait partie du CEPPO, coordonné par Jean Gérard Fleuriot, directeur du lycée Jean-Jacques, presse les autorités concernées à faire le nécessaire afin de libérer ces écoles qui servent encore d’abris pour des personnes de Carrefour-Feuilles, lesquelles ont été obligées d’abandonner leurs maisons incendiées ou pillées par des bandits au début du mois d’août.
De son côté, le directeur de l’école nationale Colbert Lochard, Guyel Désinor, tout en remerciant les différents intervenants dans la perspective de permettre à ces écoles de pouvoir reprendre les activités académiques, a appelé les occupants de ces espaces scolaires à faire preuve de conscience, en vue de vider volontairement les lieux pour faciliter l’exercice enseignement/apprentissage à ces 20 000 enfants et jeunes.
« Nous vivons déjà difficilement, alors que nous ne pouvons pas aller à l’école, malgré notre détermination et les préparatifs consentis par nos parents. Y aura-t-il une évaluation différente pour les élèves des classes d’examens. L’État doit prendre ses responsabilités », ont lancé Kervens Léon et Roseméica Pompilus, respectivement élèves du NS 3 et NS 4 au lycée Anténor Firmin et au lycée du Cent cinquantenaire, lesquels donnent jusqu’au 13 novembre à l’État pour fouler le macadam, si rien n’est fait à cette date pour que ces élèves puissent retourner à l’école.
Par ailleurs, les intervenants, tout en reconnaissant le support apporté aux familles en difficulté sur les sites, ont appelé les Organisations non gouvernementales (ONG), à ne pas encourager non plus les déplacés à y rester le plus longtemps possible en leur apportant des choses.
Alix Laroche/HPN
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