Après environ cinq mois cloîtrés à la maison et privés de loisirs dans une capitale dirigée par des gangs qui sèment l’insécurité, la terreur et le deuil le jour comme la nuit, des millions d’enfants qui n’ont pas revu leur temple du savoir depuis déjà des lustres, seraient sur le point de retourner enfin sur les bancs de l’école pour le lancement officiel de la nouvelle année académique 2022-2023, dès lundi 21 novembre.
Plusieurs institutions scolaires de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, dont certaines qui travaillaient déjà en ligne depuis octobre avec les apprenants, ont invité les parents à envoyer leurs enfants en salle de classe ce lundi 21 novembre prochain. Néanmoins, précise-t-on dans leurs notes et avis, les élèves doivent reprendre le chemin du pain de l’instruction en se présentant en tenue civil (couleurs), en attendant la communication de nouvelles précisions durant la période.
C’est le cas par exemple, de l’École Saint-Joseph de Pétion-Ville, une école congréganiste subventionnée par l’État qui fait partie du réseau des Frères de l’Instruction Chrétienne (FIC) et l’Institution Pédagogique Vive l’Enfance (IPVE), pour ne citer que ces établissements scolaires, constate Haiti Press Network.
« Dès lundi, nous commenceront à recevoir les enfants en salle de classe en couleurs. Nous vous prions de veiller à la sécurité de vos enfants sur le trajet (penser à accompagner vous-même votre enfant), de respecter les heures de travail car nous devons profiter le plus que possible », peut-on lire dans une note envoyée aux parents via des groupes WhatsApp par la Direction de l’IPVE.
En effet, après plusieurs tentatives timides, les activités scolaires reprennent progressivement à Port-au-Prince dans un contexte difficile. Il faut dire que l’école avait déjà eu ses droits, bien avant même les tentatives à la capitale, loin des grandes villes de province.
Face à ce constat, des écoles qui observaient l’évolution des choses durant les jours sombres, à cause des problèmes socio-politiques et économiques, notamment la crise du carburant, ont décidé de donner le ton pour la reprise des activités académiques.
Cette situation de dysfonctionnement scolaire depuis la rentrée des classes 22-23, soulignons-le, garde au chômage près de 150 mille (150 000) enseignants qui évoluent dans le secteur privé de l’éducation.
Une année scolaire déjà bafouée qui s’apprête à démarrer dans les zones où il est possible en dents de scie. Alors que, celle-ci devait dans un premier temps, suivant le premier calendrier du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), démarrer le 5 septembre dernier ; poussée dans un second temps, au 3 octobre après une décision gouvernementale jugeant les conditions socio-économiques difficiles et non réunies pour les parents.
Alix Laroche
HPN
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