Par Alix LAROCHE
Si les bandits armés aussi bien que les politiques véreux qui n'ont que des intérêts mesquins personnels inavoués et inavouables à défendre le veulent, la rentrée officielle des classes c'est pour le mardi 1er octobre prochain. Ce, tel qu'il a été annoncé par le ministère de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP). Les quelque 4 millions d'élèves relevés dans le système éducatif haïtien ont désormais une semaine pour se préparer à retourner sur les bancs de l'école, après environ deux mois de vacances cloîtrés à la maison.
Suivant le calendrier scolaire du ministère de l'Éducation nationale, la rentrée administrative et celle du personnel enseignant qui doit prendre fin le 27 septembre en cours, a déjà débuté depuis le lundi 16 du même mois. Donc, la rentrée scolaire aura lieu quelques jours après cette reprise du personnel administratif et des enseignants.
En clair, les préparatifs liés à cette rentrée ont déjà débuté côté du MENFP depuis quelques semaines, à en croire les responsables. Des actions relatives à cette rentrée sont en cours et des chantiers éducatifs importants se poursuivent pour le redressement du secteur.
Cependant, côté des parents qui assurent à plus de 80 % la charge financière de l'éducation, la situation économique morose engendrée par la crise sécuritaire particulièrement qui affecte quasiment tout un chacun, ne paraît pas favorable aux pères et aux mères de famille qui doivent, de toutes les façons, faire face à leurs obligations de la rentrée. Aucune initiative louable côté étatique pour alléger la charge financière des parents qui n'ont aucun revenu pour la majorité.
Mêmes les 20 000 gourdes annoncées par l'État en soutien financier à 261 000 parents ayant leurs enfants aux écoles nationales, communales et communautaires dans sept (7) départements du pays, à l'exception du Sud, de la Grand'Anse et des Nippes, ne sont pas encore effectives sur les comptes MonCash, NatCash et bancaires de ces parents privilégiés, après plus de deux semaines du remplissage du formulaire relatif à cette fin.
Personne n'entend parler au moins, de subvention de manuels scolaires. Aucun manuel n'a été, comme il en était le cas dans les années antérieures, ni subventionné, ni disponible sous forme de don dans certains établissements scolaires.
Le livre unique élaboré sous les auspices du MENFP pour les classes de la 1ère et de la 2ème années fondamentales, en attendant la mise en œuvre du livre unique de la 3ème et de la 4ème années, pour alléger les parents en termes de débours pour procurer à leurs enfants les manuels d'apprentissage nécessaires à leur formation, reste jusqu'à présent un vœu-pieux.
Les écoles, constate HPN, n'en font pratiquement pas cas de ces ouvrages; disposant pourtant, à travers les cinq matières qui s'y trouvent, les connaissances suffisantes devant construire le socle de compétences chez les apprenants de ces niveaux, a observé l'Agence.
Alors que, des milliards de gourdes qui sembleraient être de l'argent jeté par les fenêtres; sinon qui font le bonheur des Maisons d'édition sélectionnées par le ministère pour bénéficier des contrats juteux, ont déjà été décaissées au Trésor public pour concrétiser ce projet qui, selon toute vraie semblance, ne parvient pas encore à faire son véritable atterrissage dans ce système éducatif, duquel l'État se doit de réguler, en faisant respecter les mesures et décisions prises par les autorités.
Néanmoins, si beaucoup de parents ne voient pas encore clair en ce qui concerne les préparations à la rentrée scolaire, celle-ci permet quand même de se distinguer avec l'annonce du ministre Augustin Antoine de vouloir restaurer l'autorité de l'école, mais aussi d'activer un ensemble de réformes en cours visant la transformation du secteur. Il est question, entre autres, du dossier relatif au développement inclusif et intégral de la Petite enfance au Préscolaire; de l'enseignement des quatre nouvelles matières (ETAP, EC, EPS, EEA) au 3ème cycle de l'école fondamentale et l'enseignement de la filière technologique au Secondaire rénové.
Et, tout cela, en conformité au Nouveau cadre d'orientation curriculaire (COC), élaboré par le ministère dans une perspective d'une nouvelle société haïtienne en 2054.
Texte: Alix Laroche
Photo: Archives Google
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