Les ministres des Affaires étrangères du Brésil, Mauro Vieira, et du Canada, Mélanie Joly, ont évoqué
mardi, la possibilité de renforcer la Police nationale d'Haïti, un pays qui traverse une grave crise sociopolitique et sécuritaire. Le Chancelier brésilien qui a reçu son homologue canadien à Brasilia, a déclaré qu'Haïti traverse une crise "multidimensionnelle" qui nécessite beaucoup d'attention de la part de la communauté internationale". "Nous avons spécifiquement discuté des moyens de renforcer la Police nationale d'Haïti pour faire face aux graves problèmes de sécurité publique qui affectent la vie dans ce pays", a déclaré le ministre brésilien des Affaires étrangères dans une déclaration à la presse, sans donner de détails sur les formules à l'étude. La communauté internationale se montre réticente sur la manière d'aider Haïti, dont la situation sécuritaire ne cesse de se détériorer depuis l'assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021.Les cas de viols, les assassinats et le kidnapping sont devenus monnaie courante dans certaines parties du pays, et les violences ont doublé au premier trimestre de cette année par rapport à la même période en 2022, selon les estimations de l'ONU.
Le gouvernement haïtien a demandé le soutien de l'ONU en octobre dernier, puis le Secrétariat général de l'ONU a proposé au Conseil de sécurité l'envoi d'un contingent avec du personnel d'un ou plusieurs pays.Cette éventuelle intervention ne se fera pas sous le drapeau des Nations Unies, en raison du mauvais souvenir laissé en Haïti par les "casques bleus" lors de leur dernière mission (2004-2017), qui était dirigée par le Brésil.Les États-Unis et le Canada ont mené des discussions sur une éventuelle intervention, mais jusqu'à présent, ils n'ont montré aucune intention de le faire et aucun pays ayant la capacité et la volonté de le faire n'a été trouvé. Par ailleurs, le Secrétaire général de l'ONU est attendu samedi en Haïti où il doit rencontrer le chef du gouvernement, Dr Ariel Henry et les protagonistes de la crise.
Yves Paul LEANDRE
Comments