Balle perdue : faux ! archi-faux ! le jeune étudiant a été “ciblé”
- Marvens Pierre
- 17 févr.
- 2 min de lecture

En pensée, en parole, par action (surtout par inaction) et par omission, il n’y a que les neuf CONSeillers-présidents et la bande gouvernementale qui, à longueur de journée, nous mentent. Les balles, elles, ne mentent pas. Jamais. Elles nous tuent. Tout carrément. Et ceci, partout : dans les rues, chez nous, en salle de classe, au bureau… Au Centre d’Études Diplomatiques et Internationales (CEDI), la balle, qualifiée à tort de ‘’perdue’’, a dit la vérité, toute la vérité et rien que la vérité, lorsqu’elle a terminé sa course dans la tête de sa cible : Lebelt Massenat.
Que l’on ne s’y méprenne pas, le jeune étudiant n’a pas été victime de ‘’balle perdue’’. Il a été ciblé, visé. En fait, sur nous tous, les armes de « Barbecue », de « Lanmò san jou », de « Ti Lapli », d’« Izo » sont pointées ; à l’exception de ceux et celles faussement affublés du titre d’’’autorité’’ qui en sont épargnés.
Nous sommes tous la cible des gangs armés. Nous sommes tous des morts en sursis. Nous jouons tous la comédie du désespoir, persuadés, avec raison, que seuls les malfrats sont garants de notre vie. Puisqu’ils nous ont déjà tous destiné à mourir. Mourir n’importe où et à tout âge, mourir n’importe comment…, même en pleine quête d’une connaissance dont on n’est pas sûr qu’elle servira un jour à grand-chose.
Les balles dites perdues ne se perdent pourtant jamais. Toujours, elles trouvent une tête, un estomac, un cou, un bras…, un corps d’innocent, voire une âme de ‘’citoyen paisible’’ pour se loger. Autrement dit, les projectiles atteignent toujours leur cible parce que tirés dans un but précis : TUER. Directement ou indirectement qu’importe. La cible c’est nous.
Nous la ‘’population’’. Nous le ‘’peuple’’. Nous la canaille. C’est nous, pas eux. Eux, ils sont maîtres ou complices des bandes criminelles. La preuve : au pire, on n’a jamais entendu dire qu’une ‘’balle perdue’’ a terminé sa course dans la tête, l’estomac, le cou, le bras d’un ‘’dirigeant’’. Au mieux, chez un ‘’dirigeant’’, sur sa voiture, dans son bureau. Alors, pourquoi qualifier de ‘’perdue’’ une balle qui nous atteint toujours, nous ?
Dans notre vie, les balles ont depuis quelque temps admis droit de cité. C’est un fait ! Si nous ne nous résolvons pas, nous les jeunes (surtout les jeunes), à lutter pour faire triompher nos droits à la vie, au respect de notre intégrité, à la reconnaissance de notre dignité, à l’inviolabilité de notre corps, nous mourrons tous. Et sur nos cadavres, eux, maîtres ou complices des gangs armés, ceux faussement affublés de l’étiquette d’’’autorité’’, feront encore semblant de diriger. Parce que dans la tête de ces ‘’dirigeants’’ absurdes, un mort n’est pas un mort, mais un vivant qui joue à être mort.
GeorGes ALLEN
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